VOIR L'INVISIBLE POUR COMPRENDRE LE VISIBLE

Sous sa surface ravinée, le bois dissimule bien des secrets qui racontent son histoire. Comment décrypter l’invisible pour comprendre le visible?

Gauche. Vue à l'œil nu de la surface sculptée d’un hampatong de Bornéo.  Photos Jean-François Chavanne. Droite. Vue au microscope (MEB) de la microtexture du bois proche de la surface sculptée, grossissement 101x, de l'échantillon P3. Courtesy LAMOA Expertise

Communément, une datation par C14 suffit pour établir l’âge du bois-support d’une œuvre d’art tribal. La célèbre galeriste et collectionneuse Hélène Leloup, spécialiste de l’art Dogon, commissaire de l’exposition Dogon au musée du quai Branly en 2011, et présidente d’honneur de Parcours des Mondes 2013, a déclaré dans une interview "prôner les vertus du C14 pour dater l’âge du bois dont on fait les statues"(1). Dans un autre article intitulé Carbone 14, Datation de l’art tribal (2), Bernard Dulon, marchand parisien, affirme quant à lui que «"la datation par C14 est tout à fait adaptée à la détection des faux et en particulier dans l’art tribal". Effectivement, une datation par C14, donnée objective de l’âge du bois-support d’une sculpture d’art tribal, fournit aussi, par conséquent, l’âge de l’objet puisque les sculpteurs travaillent sur du bois vert, souple et non cassant, pour des raisons techniques mais surtout religieuses (voir ici). Toutefois, cette date ne fournit qu’une ancienneté qui, tout utile qu’elle soit, nécessite parfois d’être complétée par d’autres données: la composition d’une patine rituelle, le bois employé, les méthodes de façonnage, les traces d’outils, les indices d’usages, voire d’accidents, etc. sont des données qualitatives importantes, riches d’enseignements et complémentaires au C14.

  En langage scientifique, on appelle cela « une recherche d’indices permettant de déterminer si l’objet a subi un vieillissement naturel de longue durée postérieurement à la phase de sculpture ».

-Marie-Pierre Etcheverry. LAMOA Expertise. Un des objectifs fixé par l'étude d'une sculpture en bois de Bornéo. LAMOA 12-18 OA. 2008-

C’est dans ce cadre qu’une investigation scientifique a été menée sur le grand hampatong de Bornéo présenté lors de Parcours des Mondes 2013. Les études tracéologique et archéodendrométrique réalisées par Catherine Lavier et Victoria Asensis Amoros (ici) apportent leur lot d’informations techniques et ethnographiques, particulièrement sur les méthodes d’exécution et les techniques employées. Lire le bois est affaire de spécialiste! Mais bien d’autres informations invisibles à l’œil nu se cachent dans le bois, et il est parfois primordial de les connaitre. Pour cette sculpture à l’esthétique marginale dans le corpus connu de la statuaire de Bornéo, et indépendamment de la datation par C14 et de l’étude xylologique et archéodendrométrique de Dr. Victoria Asensis Amoros et Catherine Lavier, il est crucial de savoir si le façonnage de cet objet a été réalisé immédiatement après l’abattage de l’arbre ou beaucoup plus tardivement sur un bois de "récupération" (3). En langage scientifique, cela s’appelle « une recherche d’indices permettant de déterminer si l’objet a subi un vieillissement naturel de longue durée postérieurement à la phase de sculpture ». De façon plus triviale, on peut énoncer la question ainsi: cette sculpture est-elle une création moderne façonnée à partir d'un vieux morceau de bois?

bois

Surface sculptée d’un hampatong de Bornéo provenant d'une rivière et daté par C14, 15e s.  Photos Jean-François Chavanne

Pour répondre à cette question, le laboratoire Lamoa Expertise va explorer en profondeur cette découverte par l’entremise de sa directrice, Marie-Pierre Etcheverry, docteur en Physique appliquée à l’archéologie de l’Université de Bordeaux et ingénieur archéomètre du Centre de recherche en Physique Appliquée à l’archéologie/ CNRS UMR 5060, en interrogeant la matière première de l’œuvre: le bois. Les moyens mis en œuvre sont impressionnants; microscope portable, stéréomicroscopie, microscopie optique et microscopie électronique à balayage (M.E.B.), avec imagerie en mode électrons rétrodiffusés (E.R.D. à contrastes chimiques) couplés à une analyse élémentaire en dispersion d’énergie de rayons X (E.D.X.). Tous ces noms « barbares » et sans signification précise pour nous autres néophytes cachent en réalité des techniques d’investigation sophistiquées et éprouvées, appliquées dans des domaines aussi différents que l’industrie, l’assurance, la criminalistique, et bien entendu l’histoire de l’Art.

Tracéologie: observations et conclusions

  Aucune trace dont la netteté ou la « fraicheur » puisse évoquer un travail moderne de ce bois, ou une reprise de sculpture, n’est visible, malgré la densité et la dureté du Shorea, connu pour sa difficulté à être travaillé.

-Marie-Pierre Etcheverry. LAMOA Expertise. Etude des traces de façonnage et d'outils. LAMOA 12-18 OA. 2008-

L’exploration du bois de ce hampatong commence par des observations optiques préliminaires. Cette première phase observe globalement, à une échelle microscopique, les mêmes phénomènes que ceux observés par Xylodata (ici). Le bois montre plusieurs signes d’une probable et importante variation hygrométrique brutale qui se caractérise par de nombreuses fissurations visibles sur toute sa surface à des degrés divers. La grande fissure qui traverse le dos de bas en haut par ex. est l’une des conséquences directes de la dessiccation du bois. Ce type de fissure se retrouve couramment sur de nombreux objets d’art tribal en bois quel que soit leur continent d’origine. Par endroits, les affaissements locaux de la paroi externe des vaisseaux ligneux, phénomène qui entraine un sur-creusement du bois, se sont vraisemblablement produit de manière naturelle car on n’y détecte aucun signe d’agression mécanique, comme de l’outillage par ex. Cette altération de la structure même du bois correspond à des manifestations de vieillissement naturel postérieur à la phase de sculpture. Aucune trace dont la netteté ou la « fraicheur » puisse évoquer un travail moderne de ce bois ou une reprise de sculpture n’est visible, malgré la densité et la dureté du Shorea connu pour sa difficulté à être travaillé. Bien au contraire, l’atténuation prononcée du modelé ainsi que les traces et incisions liées à l’outillage employé lors du travail par l’artiste disparaissent sous des usures prononcées. Ici encore, ce phénomène offre l’apparence d’un processus de dégradation lente et progressive postérieure au travail de façonnage.

 

Vue de détail de la surface sculptée au microscope portable. Gche et centre. Cassures résultant des tensions mécaniques internes profondes avec dépôts minéraux prisonniers. Drte. Craquelures de retrait caractéristiques d'un déssèchement important du bois. Courtesy LAMOA Expertise

Dans son contexte originel, après abattage de l’arbre, la sculpture est rapidement façonnée par l’artiste dans un cadre rituel précis. Achevé, le hampatong est dressé sur son lieu d’usage où il va être exposé alternativement aux agressions des pluies diluviennes et de l’intense rayonnement solaire équatorial. Dans les villages de Bornéo, les éléments architecturaux réalisés en bois de fer, comme les terrasses ou loggias, les échelles et pontons, sont si chauds à certaines heures de la journée qu’il est impossible d’y marcher pieds nus sans se brûler. Cette alternance quotidienne entre d’intenses ruissellements pluvieux et des expositions de fort ensoleillement, est à l’origine des phénomènes d’altération du bois, de ces fissures observables sur cette sculpture, ainsi que sur la plupart des hampatong exposés en plein air. Sous les assauts incessants de cet environnement hostile, la "trop" grande solidité du bois provoque ces fissures par cassures. Réputé pour sa solidité et sa résistance, le Shorea, de même que les autres essences appelées « bois de fer », n’est affecté que très lentement par ces intenses variations climatiques continuelles. Capable de résister à de telles conditions, le bois-support de la statue reste stable et sans déformation notable. Ces qualités mécaniques (ici) n’ont d’ailleurs pas échappé aux artistes dayaks. La première étape de la vie de cette œuvre s’est donc déroulée en extérieur, sur son lieu d’usage, probablement le temps d’occupation du village.

Pluie diluvienne spontanée sur le haut-Mahakam, Kalimantan Timur, Indonésie. Le climat équatorial de Bornéo est une succession de forte pluies et d'ensoleillement brulant. Copyright Bertrand Claude. 

Plongée sous la surface du bois

La deuxième phase de cette investigation est une immersion au cœur de la matière, sous la surface du bois, au-delà de ce que l’intuition et l’expérience devinent. Elle va explorer la mémoire du bois. Pour cela, trois échantillons sont prélevés à différents endroits de la statue afin de caractériser la surface sculptée et d’étudier l’ancienneté du travail de sculpture. Le premier, P1, est prélevé sur l’arrière du sommet de la tête; le deuxième, P2, sur le côté droit de la partie inférieure du tronc et le troisième, P3, sous la fesse droite. L’emplacement de ces trois échantillons permet de couvrir trois zones d’exposition bien distinctes. Que ce soit lors de sa vie coutumière en plein air ou bien lors de son séjour au fond d’une rivière, la surface de cet hampatong n’a pas reçu uniformément les agressions de chacun de ces environnements. Sur chaque échantillon, une croûte brune de dépôts superficiels, parfois lacunaires, recouvre la surface du bois. Généralement craquelée et d’une épaisseur d’une dizaine de microns, elle laisse apparaitre par endroits un bois noirci. Cette croûte, observée au microscope électronique à balayage (MEB), en mode contraste chimique, est relativement homogène. Sa composition élémentaire montre qu’il s’agit d’un dépôt minéral composé de silicium (Si) et d’aluminium (Al) enrichi en fer (Fe), calcium (Ca), potassium (K), magnésium (Mg) et soufre (S), plus quelques traces de titane (Ti) et de manganèse (Mn) localement. Tous les composants d’une eau minérale de source ou de torrent de montagne!

Prélèvement P1.Zone de la surface sculptée recouverte de dépôts superficiels (MEB-ERD x427). Spectres d'analyses EDX représentatifs de la composition élémentaire des inclusions calciques naturelles détectées dans les parties proches de la surface sculptée (a) et dans les parties internes (b). Courtesy LAMOA Expertise

  Au niveau de cette pellicule (qui recouvre les petites particules minérales), cachés dans des anfractuosités, des squelettes microscopiques apparaissent. Leur identification est immédiate et sans appel! Ce sont des diatomées!

En s’approchant de ces amoncèlements variables de très petites particules minérales qui constituent ce dépôt, on découvre qu’ils sont recouverts d’une fine pellicule « liante » d’apparence organique. Sous l’objectif implacable du microscope électronique à balayage, grossissement x 640, des traces de vie apparaissent! Au niveau de cette pellicule, cachées dans des anfractuosités, des squelettes microscopiques surgissent. Leur identification est immédiate et sans appel! Ce sont des diatomées!  « La présence de ces microalgues unicellulaires planctoniques ainsi que la morphologie (fines particules) et la composition des dépôts indiquent qu’il s’agit de sédiments d’origine aquatique ». Nous y sommes! Cette statue a bien séjourné dans un milieu aquatique. C’est une évidence, mais combien de temps? Ces micro-algues, constituant majeur du phytoplancton et base alimentaire de multiples écosystèmes aquatiques, ont colonisé ce bois durant une longue immersion. La présence de diatomées dans ce « bois humide »(4) atteste d'un séjour prolongé dans une rivière de Bornéo pendant une durée que les scientifiques appellent un "temps archéologique".

Microtexture MEB de la fine croûte brune de dépôts présents sur la surface de la sculpture. Gche. Sédiments et diatomées - ERD x 640. Dte. Détail d'une zone de diatomées - ERD x 1730. Courtesy LAMOA Expertise

  Plusieurs travaux ayant par ailleurs rapporté que les bois gorgés d’eau (waterlogged woods) avaient tendance à s’enrichir notamment en fer et en soufre, nous pensons que ces phénomènes d’enrichissement pourraient constituer ici une sorte d’indicateur de vieillissement naturel de la surface sculptée, qui a pu survenir sur la durée dans un milieu aquatique

-Marie-Pierre Etcheverry. LAMOA Expertise. Etude d'une sculpture en bois de Bornéo. LAMOA 12-18 OA. 2008-

Sous cette croûte minérale, la zone sculptée elle-même apparaît, mais elle est difficile à observer. Les cellules qui constituent le tissu du bois sont souvent distordues, altérées. « Ce phénomène indique que le bois-support présente une altération identifiée par ailleurs comme un processus de délignification ». La lignine est une matière extrêmement résistante à divers agents chimiques et à la dégradation biologique. Sa décomposition naturelle est un processus extrêmement lent. Dans les parties proches de la surface sculptée et à proximité, les cellules ligneuses du bois-support sont détériorées, leurs parois détruites et on distingue des stigmates de probables attaques locales par des micro-organismes. Ici, les morceaux examinés ont la particularité d’être enrichis en fer (Fe) et en soufre (S). Ces deux éléments exogènes ont probablement migré depuis les dépôts superficiels de la croûte vers l’intérieur du bois. « Plusieurs travaux ayant par ailleurs rapporté que les bois gorgés d’eau (waterlogged woods) avaient tendance à s’enrichir notamment en fer et en soufre, nous pensons que ces phénomènes d’enrichissement pourraient constituer ici une sorte d’indicateur de vieillissement naturel de la surface sculptée, qui a pu survenir sur la durée dans un milieu aquatique. ». Dans l’échantillon prélevé sur le sommet de la tête, on observe une variation de la composition de ces phases calciques, enrichies de manière significative en fer (Fe), en soufre (S) et aluminium (Al) (5) entre celles qui sont proches de la surface sculptée et celles des parties internes; plus on s’éloigne de la surface, plus la concentration en fer et aluminium diminue. En d’autres termes, la diffusion sélective d’éléments exogènes de la croûte minérale de surface observée sur tous les échantillons prélevés, et la variation de cette migration depuis la surface sculptée vers l’intérieur du tissu cellulaire constitutif du bois est confirmée.

De gauche à droite. Microtexture des parties superdicielles de P2 (MEB-ERD, x840). Détail des cellules du tissu fibreux (MEB-ERD, x3570). Spectre d'analyses EDX représentatif de la composition élémentaire des inclusions minérales naturelles détectées dans les parties proches de la surface de P2. Courtesy LAMOA Expertise

  Ceci montre que la sculpture a également subi une phase d’altération postérieure à son séjour en milieu aquatique, caractérisée par un délitement des parties les plus fragiles et des attaques locales de micro-organismes

-Marie-Pierre Etcheverry. LAMOA Expertise. Etude d'une sculpture en bois de Bornéo. LAMOA 12-18 OA. 2008-

Ce processus qui consiste à ce qu’un dépôt minéral se forme par agglomération à la surface d’une statue en bois immergée dans le limon d’une rivière riche en minéraux (6) et dont les composants principaux, fer (Fe), soufre (S) et aluminium (Al), migrent graduellement vers l’intérieur du tissu cellulaire du bois, ne peut se dérouler que sur une échelle temporelle de grande ampleur. On observe aussi que ces dépôts superficiels n’ont pratiquement pas pénétré les manques et les fractures ouvertes (à échelle microscopique) présents à la surface du bois. Ceci montre que la sculpture a subi une seconde phase d’altération postérieure à son séjour en milieu aquatique, caractérisée par un délitement des parties les plus fragiles et des attaques locales de micro-organismes. Ce phénomène est caractéristique d’un soudain dessèchement du bois. Il s’agit probablement là du « stress » subit par la matière lorsque cette statue a émergé de la rivière. Le changement brutal d’environnement a provoqué des fissurations et des craquelures microscopiques perpendiculairement à la surface sculptée. Sorti d’un milieu humide et relativement stable en température, le bois, spongieux en surface, a séché brutalement sous l’effet des chaleurs ardentes de Bornéo, probablement lors de son transport et de son stockage au village proche. La boucle est bouclée!

De gauche à droite. Microtextures des parties superficielles de P1. (MEB-ERD x75, x85). On distingue les parois détruites (flèches noires), les manques de matière (flèche orange) et les attaques locales des micro-organismes (flèches jaunes). Microtexture du bois au niveau de la surface sculptée dasn une zone sans dépôts sédimentaires (MEB-ERD x320). on voit nettement les nombreuses fissurations et craquelures perpendiculaires à la surface (flèches jaunes). Courtesy LAMOA Expertise

Le bois, une mémoire intacte

  L’ensemble des caractéristiques observées, tant macroscopiques que microscopiques, montrent que l’objet a subi une phase de vieillissement naturel, dans la durée, postérieure au travail de sculpture et compatible avec son ancienneté présumée.

-Marie-Pierre Etcheverry. LAMOA Expertise. Etude d'une sculpture en bois de Bornéo. LAMOA 12-18 OA. 2008-

Chaque étape de la vie physique de cet hampatong est visible, inscrite dans la mémoire de la matière. Depuis le lieu cultuel où les hommes l’avaient dressée après l’avoir façonnée, cette statue, porteuse des stigmates de l’hostilité du climat équatorial, a sombré, par accident, dans la rivière avoisinante (coulée de boue ou précipitation vengeresse, le saurons-nous un jour?). Puis, petit à petit, elle s’y est enfoncée, loin du monde où elle est née. Au fil du temps, un linceul de limon l’a accueillie, recouverte, protégée durant son sommeil, accompagné par une faune aquatique gourmande de plancton. Elle y dormit si longtemps que son manteau minéral et sa peau commencèrent à s’unir. Jusqu’à ce qu’un orage soudain, d’une intensité exceptionnelle, éclate sur des montagnes alentour enveloppées d’un ciel noir. Une tempête d’une telle véhémence qu’aucun habitant de ces forêts n’en avait vu de semblable depuis longtemps. La force dévastatrice de ses pluies ruisselantes a modifié les rives et déplacé les bancs de limon de ces rivières transformées en torrents courroucés. Lorsque les nuages furent vides, que le soleil apparut à nouveau, les hommes empruntèrent à nouveau ces chemins d’eau. Le hampatong, réveillé par le tumulte des eaux et le bruit des pierres charriées par le courant, émerge alors à nouveau à la lumière du monde. Le choc est violent. Sous la chaleur étouffante, le bois se contracte à nouveau, son eau l’abandonne. À nouveau il est nu sous les rayons ardents d’un soleil aveuglant. Il craque, se fendille. Ultimes blessures pour une renaissance! Chaque étape de cette histoire est visible dans l’invisible. Le bois a la mémoire intacte. Il a conservé et marqué chacune d’elles, de son immersion à son émersion. Cette exploration de la matière est un voyage dans le temps, dans l’histoire de cette œuvre qui se conclut dans ces termes scientifiques:

L’ensemble des caractéristiques observées, tant macroscopiques que microscopiques, montrent que l’objet a subi une phase de vieillissement naturel, dans la durée, postérieure au travail de sculpture et compatible avec son ancienneté présumée.

Bertrand Claude

 

1. Le Figaro.fr /Valérie Saportas : L’art primitif n’est plus un monde à part. 12/09/2013.


2. Tribal Art Magazine, été 2013, Dr. Olivier Bobin & Dr. Armel Bouvier, Carbone 14, Datation de l’art tribal.


3. Au delà du fait qu’il est peu probable, selon mon expérience sur le terrain, de trouver à Bornéo, une bille de bois du 15e s., dans un état de conservation tel qu’elle puisse servir de support au travail d’un sculpteur contemporain, l’étrangeté de cette œuvre nécessitait une investigation poussée qui ne laisse planer aucun doute quant à son authenticité.


4. Terme utilisé en archéologie pour désigner un bois qui a séjourné très longtemps dans un milieu aquatique, eau courante ou stagnante.


5. L'aluminium est l'élément chimique de numéro atomique 13, de symbole Al. Il appartient au groupe 13 du tableau périodique ainsi qu'à la famille des métaux pauvres. Le corps simple aluminium est un métal malléable, de couleur argent, remarquable pour sa résistance à l’oxydation et sa faible densité. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et le silicium ; il représente en moyenne 8 % de la masse des matériaux de la surface solide de notre planète. Il est donc tout à fait naturel de le trouver dans les composants minéraux d’une rivière de Bornéo.source: wikipédia.


6. Ce phénomène a été aussi observé par microscope électronique sur un bouddha en or daté 6e/7e s. provenant, lui aussi, d’une rivière de Bornéo.