AVANT-PROPOS DE L'AUTEUR

Dès le départ, nous savions tous clairement que nous étions tombés sur un sous-groupe important de l'art Dayak, que celui- ci avait créé des sculptures uniques au sein même de la « culture matérielle » des peuples de Bornéo et par extension, parmi les Arts de l'archipel indonésien tout entier, mais aussi de n'importe quelle autre région du monde.

Mon intérêt pour l'art du peuple Kayan a débuté à la fin des années 70’, début 80’, lorsque j’ai eu le privilège de découvrir quelques exemplaires de leurs sculptures en bois. Ces toutes premières œuvres comprenaient deux porte-bébés en bois ornés de figures dont les corps, sculptés en bas relief, étaient surmontés de grandes têtes en forme de cœur profondément sculptées, ainsi que de quelques autres objets mystérieux à la musculature puissante et à la tête d’extra-terrestre, et provenant de grottes funéraires. À cette époque, le mot Kayan n'était pas encore très usité et la plupart de ces objets étaient attribués aux groupes Bahau ou Modang qui habitent la province de Kalimantan Est, l’une des quatre provinces de la partie indonésienne de l’ile de Bornéo.

  Cette statue a littéralement transformé mon intérêt pour l'art tribal et l’a amené à un niveau totalement nouveau.

Immédiatement fasciné par ces statues, j'ai rapidement cessé d'acquérir des textiles pour me concentrer sur la collecte de ces figures en bois incroyablement bizarres. Mon premier achat sérieux, une œuvre de taille moyenne présentée comme un gardien de grotte funéraire du peuple Modang, devint très vite mon objet d'art tribal préféré, et il l'est toujours aujourd'hui, plus de trois décennies plus tard. Cette statue a littéralement transformé mon intérêt pour l'art tribal et l’a amené à un niveau totalement nouveau. A partir de ce moment là, je suis devenu impatient de trouver et de me procurer le plus grand nombre possible de ces objets.

  Ce petit groupe d’originaux poursuivant tous ces mêmes figures est vite devenue une subculture excentrique au sein du marché croissant de l'Art indonésien.

Par chance, c’est à cette époque que la grande majorité des meilleurs exemplaires sont arrivés sur le marché, lorsque seule une poignée d’esprits curieux partageant les mêmes idées les recherchaient également, ce qui me permis d'acheter des pièces importantes à des prix très raisonnables. Ce petit groupe d’originaux poursuivant tous ces mêmes figures est vite devenue une subculture excentrique au sein du marché croissant de l'Art indonésien. Encore aujourd'hui, je me sens toujours lié à ces pionniers qui ont apporté ces œuvres sur le marché ou qui les ont collectionnées autant que leurs finances et les opportunités le permettaient.

   Il était également clair que la production artistique de ce sous-groupe méritait d'être reconnue par sa propre publication.

Dès le départ, nous savions tous clairement que nous étions tombés sur un sous-groupe important de l'art Dayak, que celui-ci avait créé des sculptures uniques au sein même de la « culture matérielle » des peuples de Bornéo et par extension, parmi les Arts de l'archipel indonésien toute entier, mais aussi de n'importe quelle autre région du monde. Il était également clair que la production artistique de ce sous-groupe méritait d'être reconnue par sa propre publication. J'ai longtemps souhaité faire partie de ce processus, et maintenant, bien des années plus tard, je suis honoré de pouvoir enfin concrétiser cet espoir.

Mark Johnson